Au fait, j’vous ai pas dit… que j’ai retrouvé de vieilles photos ?

L’année 2017 est l’année des déménagements dans mon entourage. Tout le monde change de logement et notamment ma mère. Pour faire du tri lors de la préparation des cartons, ma mère a demandé à mon frère et moi de récupérer et de faire du tri dans nos affaires d’enfants et d’adolescents. Après avoir jeté tous mes cahiers de cours ainsi que des cassettes audio, je suis tombé sur un énorme trésor : mes albums photos !

Il faut préciser que les appareils photos numériques n’ont fait leur apparition que lorsque j’avais à peu près 15 ans, J’ai donc grandi avec le culte des pellicules 36 poses et l’habitude de toujours avoir un appareil photo jetable sur moi. En l’absence de photos numériques, il fallait donc les faire développer. Mon grand plaisir, une fois celles-ci récupérés, était de faire des albums photos par thématique. Je passais des heures à choisir les albums photos dans les magasins, à trier mes photos pour les ranger dans les feuillets plastifiés de façon très organisée.

Avec l’arrivée du numérique, j’ai totalement perdu ce réflexe de faire imprimer mes photos et de les ranger dans des albums. J’avais le souvenir d’avoir fait tous ces albums photos lors de ma prime jeunesse, mais je n’avais jamais remis le nez dedans depuis que j’ai quitté la maison familiale à la veille de mes 18 ans.

Ces retrouvailles avec tous mes vieux albums photos ont donc eu une forte connotation émotionnelle après autant d’années. De revoir les photos de mes camarades de collèges, les photos des 50 ans de mon père, les photos de mon séjour à Disneyland pour mes 10 ans et bien d’autres événements encore m’ont submergé de nostalgie. Ce sentiment s’est également mêlé avec un peu de tristesse à la vision de photos ayant immortalisés des êtres chers maintenant disparus. Malgré tout je suis très heureux d’avoir retrouvé ces clichés du passé et surtout de les avoir en “vrai”, de pouvoir les toucher et de savoir que dorénavant ces photos sont chez moi à portée de main.

Mais je me demande alors si la nouvelle génération connaîtra un jour ce sentiment ? Ce plaisir de regarder de “vraies” photos dans années plus tard ? Je pense notamment à mon neveu de 2 ans qui est né à l’air du tout numérique et des filtres snapchat. Je ne pense pas que le plaisir de regarder des photos de son enfance sur un écran via un cloud aura le même impact émotionnel que celui que j’ai expérimenté. J’ai donc décidé de lui offrir ce même plaisir en réalisant des albums photos au fil des années afin de lui offrir le jour de ses 18 ans.

Le fait de voir les photos que l’on prend immédiatement sur nos écrans supprime ce côté spontané d’une photo. Quand une photo ne nous plait pas, on la supprime et on la refait jusqu’à en avoir une jolie. Avant le numérique, la photo était prise sans possibilité de retour arrière, puis il fallait patienter le développement des photos pour découvrir les clichés. Je me souviens encore de l’attente de ces photos et de la hâte de les découvrir chez le photographe. Ces petits plaisirs ont disparus aujourd’hui.

Ces retrouvailles avec mes albums photos m’ont fait redécouvrir le plaisir de regarder des photos sur papiers glacés. De nature très nostalgique, je ne veux et peux pas renoncer à cette émotion. Mais au fait, j’vous ai pas dit… que je vais reprendre mes anciennes habitudes de faire des albums photos comme à “l’ancienne” ?